Des égouts et des hommes

Ecrit par Clelia
Photos : Amelle

Lorsque l’on se rend  aux égouts de Kanpur, on doit emprunter un petit chemin traversant un bidonville, car ceux ci ne sont pas accessibles en bus. Dans ce bidonville, sur la rive des égouts, les habitants vivent dans des abris de fortunes. Parfois, leurs « maisons » sont faites de toiles et de sacs plastiques et pour les plus chanceux elles sont faites de briques. Au milieu des hommes, femmes et enfants qui y vivent, plane l’odeur des égouts à ciel ouvert. On peut voir des déchets qui brûlent et sentir leurs émanations qui piquent  les yeux.

Plus on s’enfonce dans ce bidonville plus on comprend que c’est l’eau des égouts qui sert aux habitants pour leur vie quotidienne. Ils s’y baignent, ils y lavent leur vaisselle et y pêchent. Arrivés à l’endroit où se déversent les égouts, on découvre des eaux usées, pestilentielles, à la couleur inquiétante.
Sur les structures en ruines des anciens réservoirs qui servent aujourd’hui de toilettes sauvages aux habitants du bidonville, on peut voir des enfants  escalader et jouer. Ce lieu de « vie » totalement pollué est pourtant situé à deux mètre d’un arbre sacré. La joie que cet  arbre  et ces enfants pleins de vie représentent contraste avec  les ordures et les restes d’offrandes jetées à l’eau. Cependant cet égout ne rejette que les eaux usées des ménages c'est-à-dire les eaux de vaisselles, lessives et de douches et de toilettes.
 
Lilian, membre de l’ONG ECO FRIENDS nous a expliqué que les habitants du bidonville ne polluaient pas car ils n’en avaient pas les moyens, mais qu’ils devaient subir les répercussions de la consommation massive des classes moyennes et aisées. En effet, l’Inde est un pays en cour de développement, alors ces habitants consomment autant qu’ils le peuvent comme les pays occidentaux il est donc facile de comprendre que ceux-ci ne sont pas prêts à sacrifier leur croissance au profit de l’écologie et des conditions de vie des plus pauvres. De plus le Gange étant un fleuve sacré, il est considéré comme « fort » et soignerait le corps et l’esprit, il leur paraît donc invulnérable.     


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5 commentaires:

  1. Merci encore pour ces images c'est comme même impressionnent de voir ses enfants sourire malgré
    la misère qui les entour.Que pense les lycéens comme vous de cette pollution?En attendant d'autre reportage bon courage et rentrer en bonne santé.

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  2. C'est effrayant ce que vous décrivez... J'imagine que vous devez être chamboulés par tout ce que vous voyez, encore bravo pour tout ce travail et merci de nous faire partager tout ça!

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  3. J'aime beaucoup le titre ! "des égoûts et des hommes". Bravo vous réalisez un super boulot !! Vous êtes des supers reporters et vos lecteurs attendent chacun de vos reportages avec impatience. La saga des 1ES2 !! amitiés à tous.

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  4. Pris entre deux feux, quand la pollution rime avec la religion. C'est terrible !!
    Encore un super reportage. Vous faites un excellent travail.
    Félicitations à toute l'équipe.
    Au plaisir de vous lire.
    Toutes mes pensées sont avec vous.

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  5. Pas facile de penser à tous les actes du quotidien comme se laver, faire la vaisselle ou la lessive et même aller aux toilettes... avec de l'eau polluée et sale du fleuve! Il me semblait qu'il y avait des toilettes sèches en Inde. C'est une chose d'avoir accès à l'eau, si en plus on croit en elle comme sacrée et thérapeutique alors qu'elle est franchement sale... quelques volontaires associatifs en parlent et agissent... et il y a vous! vous donnez un supplément de voix et de regards sur ces vies passées dans des misères indignes. Et vous le faites bien! Bravo à tous, élèves comme profs

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